Un cri se fit entendre dans la nuit.
Temikat était en plein accouchement. Une sage femme et une infirmiere à ses cotés, elle poussait régulierement tout en appelant Yannick.
"Nous l'avons fait appeler... il viendra..."
Puis soudain, le hurlement d'un nouveau né. Apres avoir coupé le cordon, l'enfant fut enveloppé dans un linge et amené dans les bras de sa mère.
"Comment allez vous l'appeler?"
"Sergueï Yann... Le Cleach de Villepierre... si son père le reconnait!" Dit elle avec une voix crispée par l'émotion.
La chair de sa chair... Le fruit d'un amour au milieu d'une vie de lutte.
"Sergueï! bienvenu petit homme".
L'enfant se calma et tira volontier le lait de sa mère. Il était déja sérieux dans sa tâche. Un petit Tura sans nul doute!
Le temps s'emblait s'être arrêté autour de cette naissance. Et Yannick qui n'était toujours pas là!
Le berceau du petit brun au yeux vert fut placé aux cotés de sa mère. La fatigue avait eu finalement raison de cette dernière et elle finit par s'assoupir...
Elle réva de lui... le petit être de lumière...
Puis un pleur la reveilla... Quand elle ouvrit les yeux, une ombre était là tenant son fils dans ses bras. Le jet de lumière lui permit de mieux voir celui qui se tenait devant elle : Yannick!
"Tu es enfin là!, regarde notre fils, notre merveilleux fils..."
Elle s'arrêta net. Yannick avait une peau bizarre, comme endurçit...
"Yannick?" Demanda t elle inquiete.
Mais l'individu sans explication quitta la pièce presqu'en courant.
Temikat hurla... "Sergueï! Yannick que fais tu?"
Mais déja Yannick avait disparu. Elle se leva aussitot, rassemblant des forces insoupçonnées et se précipita dehors à sa suite. Le camp ne semblait plus gardé...
L'ombre avançait toujours avec l'enfant. Elle couru appelant de toute ses forces qu'on lui rende son enfant. Elle allait les perdre de vue, la tête en feu, la respiration difficile, quand soudain, elle chuta et dévala une pente, la pente du cratère.
Dans le camp, des hommes équipés avaient été alertés par les appels et se rendirent au bord du cratère. Avec leur lampe torche, ils balayèrent l'ensemble de l'espace en vain. Temikat avait disparue.
"N'allons pas plus loin, c'est trop risqué" déclara l'un d'eux.
La nuit était noire... Ils ne virent pas sur le moment qu'un linge gisait à leur pied, celui là même qui avait servi à envelopper le petit Sergueï...